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< Arquitetura, imitação e tipo em Quatremère de Quincy >
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ANTIQUE. O significado gramatical desta palavra não necessita explicação alguma.
Como um sinônimo de ancião e de velho, expressa algo mais elevado que a primeira destas
palavras, e mais nobre do que a segunda.
Mas a palavra antigo na linguagem das artes e, sobretudo nas artes do desenho,
compreende em muitos casos a idéia de uma qualificação superlativa que ordinariamente a
transforma em uma palavra de louvor.
É preciso notar também que, no emprego habitual que dela fizeram os artistas, nunca
atribuíram a palavra antigo, sobretudo como um epíteto laudatório, senão às obras de certas
nações antigas, ou àquelas de certos séculos, ou certos períodos destas nações. Portanto,
embora se conheçam, de fato, monumentos e ruínas de edifícios, remanescentes
consideráveis, por exemplo, na Índia, Pérsia, ou mesmo no Egito, e que datam de tempos
distantes, o artista, ao falar deles ou ao citar alguns de seus fragmentos separados, não lhes
dará a denominação de antigo isolada, tomada em seu sentido enfático; o mesmo se aplica,
com muito mais razão, aos fragmentos de Escultura e de outras artes que o tempo preservou
no meio de muitas cidades que há muito deixaram de existir .
Em resumo, afirmamos que na linguagem usual das artes do desenho, a palavra antigo
é usada apenas para louvar e designar as obras daquelas nações e séculos que se distinguiram
pela superioridade do gênio, talento e julgamento na imitação. Ademais, mesmo em relação às
obras destas nações, excluem-se do seu período de hegemonia os últimos dias que
presenciaram a deterioração e o abastardamento dos princípios e dos produtos da imitação.
Consequentemente, o artista, ao falar como tal, não utilizará absolutamente a palavra antigo
para designar as derradeiras obras, dos últimos dias do Baixo Império nem aquelas da Idade
Média .
Resulta desta crítica que, em relação ao estudo das artes do desenho e à imitação das
obras que o artista toma ou oferece como modelos, ele ordinariamente não considerará como
antigo outro produto que não seja aquele do gênio dos gregos, ou outros monumentos de arte
que não sejam aqueles cujo estilo, princípios e gosto, tendo sido aperfeiçoados por este povo,
se espalharam consequentemente entre os romanos, e em seguida, através das conquistas
destes, se propagaram pelas diferentes nações da Europa onde se perpetuaram até o
momento de sua decadência.
Assim observamos que em matéria de arte, e na boca dos artistas, a palavra antigo
tornou-se sinônimo de belo, de excelente, de perfeito.
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ANTIQUE. La signification grammaticale de ce mot n'a besoin d'aucune
explication. Synonyme d'ancien et de vieux, il exprime quelque chose de plus relevé que le
premier de ces mots, et de plus noble que le second.
Mais antique, dans le langue des arts, et surtout des arts du dessin, comporte l'idée,
en bien des cas, d'une qualification superlative qui en fait ordinairement un mot d'éloge.
Il faut remarquer encore, dans l'emploi habituel qu'en faît les artistes qu'ils ne
donnent guère le nom d'antique surtout comme épithète laudative, qu'aux ouvrages de
certaines nations anciennes, ou à ceux de certaines siècles, de certaines époques de ces
nations. Ainsi, quoique l'on connoisse, en fait de monumens ou de ruines d'édifices, des
restes considérables, par exemple, dans l'Inde, la Perse ou même l'Egypte, et qui datent de
temps fort éloignés, l'artiste qui en parle ou qui en cite des morceaux séparés ne leur
donnera pas le nom d'antique tout seul, pris dans son acception emphatique ; à plus forte
raison en sera-t-il de même des fragmens de sculpture et d'autres arts, que le temps aura
pu conserver, au milieu des ruines de beaucoup de villes qui auront anciennement cessé
d'exister.
Disons enfim que le mot antique, dans la langue habituelle des arts du dessin, n'est
employé comme mot d'éloge, qu'à l'égard des ouvrages de ces peuples et de ces siècles,
qui se sont distingués par une superiorité de génie, de talente et de gôut dans l'imitation.
Ajoutons encore que, lors même qu'il s'agit des ouvrages de ces peuples, on retranche de
la durée de leurs régnes les derniers temps qui virent se détériorer et s'abâtardir les
principes et les produits de l'imitation. Ainsi l'artiste ne donnera point, parlant en artiste,
le non d'antique aux derniers ouvrages des derniers temps du Bas- Empire ne a ceux du
moyen âge.
Il résulte de cette critique que, relativement à l'étude des arts du dessin, et à
l'imitation des ouvrages qu'il prend ou qu'il donne pour modèles, l'artiste n'entend
ordinairement par antique, d'autres produits que ceux du génie des Grecs, et les
monumens d'art dont le style, les principes et le goût s'étant perfectionnés chez eux, se
répandirent ensuite chez les Romains, puis, par les conquétes de ceux-ci, se propagèrent
chez les différentes nations de l'Europe, et s'y perpétuèrent jusqu'à leur décadence.
Ainsi voyons-nous qu'en matière d'art, et dans la bouche des artistes, antique est
devenu en quelque sorte synonyme de beau, d'excellent, de parfait.
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No verbete ANTIQUE na terceira edição da
Encyclopédie (1779), SULZER utiliza o termo
antiguidade acompanhado do predicado pitoresca
para se referir às obras que não merecem a
qualificação superlativa de antigas :
“Mais en fait d'antiquités pittoresque nous n'avons que
la noce Aldobrandine, les figures de la pyramide de
Cestius, le nymphée du palais Barberin, la Vénus, une
figure de Rome qui occupe le Palladium & qu'on voit
dans le même lieu, quelques morceaux de fresque tirés
des ruines d'Adriane, des thermes de Tite &
d'Héraclée”.
DIDEROT, Denis, ALAMBERT, Jean Le Rond d'
et alii. Op. cit., p.791.
Quatremère reafirma uma posição compartilhada
pelo autor do mesmo verbete da edição de 1779 da
Encyclopédie:
“ANTIQUE, [M. Sulzer] f.f. Adj. En general ancien.
Voyez ANCIEN & ANTIQUITÉ. Est principalement
en usage parmi les architectes, les sculpteur & les
peintres : ils l'emploient pour exprimer les ouvrages
d'architecture, de sculpture, de peinture, etc. qui sont
d'un temps où les arts avoient été portés à leur
perfection par les plus beaux génies de la Grece & de
Rome ; savoir, depuis le siècle d'Alexandre le grand
jusqu'au regne de l'empereur Phocas, vers l'an de
notre-seigneur 600, que l'Italie fut ravagée par les
Goths & les Vandales.
Antique dans ce sens, est opposé à moderne. C'est ainsi
que nous disons un édifice antique, un buste, un bas-
relief, une manière, une médaille antique ; & d'une
statue, qu'elle est dans le goût antique”.
Ibidem, p.791.
“Il se dit particuliérement des écrivans & des
artistes de l'ancienne Grece & de l'ancienne Rome.
Dans les dialogues de Perrault, intitulés :
Parallele des anciens & des modernes, l'un des
interlocuteurs prétend que c'est nous qui sommes les
anciens. « N'est-il pas vrai, dit-il que la durée du monde
est communement regardée comme celle de la vie d'un
homme ; qu'elle a eu son enfance, sa jeunesse & son âge
parfait & qu'elle est presentement dans sa vieillesse ?
Figurons-nous de même que la nature humaine n'est
qu'un seule homme. Il est certain que cet homme auroit été
enfant dans l'enfance du monde, adolescent dans son
adolescence, homme parfait dans la force de sont âge, &
que présentement le monde & lui seroient dans leur
vieillesse. Cela supposé, nos premiers peres ne doivent ils
pas êtres regardés comme les enfants, & nous comme les
vieillards & véritables anciens du monde ? »
Ce sophisme ingénieux d'après lequel on a dit
plaisamment, le monde est si vieux qu'il radote, a eté
pris un peu trop à la lettre para l'auteur du Parallele. Il
peut s'appliquer avec quelque justesse aux connoissances
humaines, au progrès des sciences & des arts, à toute ce
qui ne reçoit son accroissement & sa maturité que du
temps. Mais qu'il en soit de même du goût & du génie, c'est
ce que Perrault n'a pu serieusement penser & dire. Ici les
caprices de la nature, les circonstances combinées des
lieux, des hommes & des choses, ont tout fait, sans aucune
regle de succession & de progrès. Où les causes ne sont pas
constantes, les effets doivent être bizarrement divers.
L'avantage que Fontenelle attribue aux
modernes d'être montés sur les épaules des anciens,
est donc bien réel du côte des connoissances progressives ;
comme, la physique, l'astronomie, les méchaniques : la
mémoire & l'experience du passé, les verités qu'on aura
saisies, les erreurs où l'on sera tombé ; les faits qu'on aura
recueilles, les secrets qu'on aura surpris & dérobés à la
nature, les soupçons même qu'aura fait naître l'induction
ou l'analogie seront des richesses acquises ; & quoique
pour passer d'un siecle à l'autre, il leur ait fallu franchir
d'immenses deserts d'ignorance, il s'est encore échappé, à
travers la nuit des temps, assez de rayons de lumière, pour
que les observations, les découverts, les travaux des
anciens aient aidé les modernes à pénétrer plus avant
qu'eux dans l'étude de la nature & dans l'invention des
arts.
Mais en fait de talens, de génie & de goût, la
succession n'est pas la même. La raison & la verité se
transmettent, l'industrie peut s'imiter ; mais le génie ne
s'imite point, l'imagination & le sentiment ne passe point
en héritage” .
DIDEROT, Denis, ALAMBERT, Jean Le Rond d' et
alii. Encyclopédie, ou dictionnaire raisonné des
sciences, des arts et des métiers, par une societe des
gens de lettres. Troisieme édition. Geneve ; chez
Jean-Léonard Pellet, Imprimeur de la République ;
Neufchatel : chez la Société Tipographique, 1779,
(tome deuxième), p.604-605.
< Capítulo 4: Verbetes>